Journée organisée dans le cadre du
Parcours Psychopathologie infanto-juvénile et petite enfance
Responsables : Gwénola DRUEL – Laetitia JODEAU-BELLE – David BERNARD
Le Jeudi 6 juin 2024
– AMPHI S – Bât. S Sciences Humaines
Argument
« Les actes spontanés d’un enfant, disait Jacques Lacan, sont quelque chose de beaucoup plus direct et plus vif que les conceptions mentales d’un être adulte ». Il en voulait pour preuve le geste de Hans, qui chiffonnant l’image dessinée qui lui faisait peur, illustrait en un instant, mieux que tout professeur, le passage de l’imaginaire au symbolique. Freud déjà, avait su s’étonner et prendre au sérieux le jeu spontané, baptisé fort-da, qu’un petit garçon avait inventé pour répondre à l’absence de sa mère. Nous y apprendrons les conditions d’entrée dans le symbolique, et que l’espace est un effet du langage. Fort et da, parti et là, constitueront un ici et un là-bas, qui découperont le monde, et permettront à l’enfant d’y jouer, encore et encore, l’absence et la présence. Répétant les joies de la re-trouvaille, il y découvrira aussi en quoi la perte d’une part de lui-même, lui sera salutaire. C’est parti !, dira bientôt le jeune joueur, nous rappelant qu’il n’y a pas de commencement, sans une séparation première. A la suite de ces exemples, nous tâcherons de prendre au sérieux les jeux spontanés des enfants, pariant qu’ils nous enseignent sur les questions fondamentales de la psychanalyse. Qu’avons-nous à apprendre du cache-cache, des cabanes, des bulles de savon, des ballons, des châteaux de sable, des déguisements, comme des plaisirs pris aux tournoiements d’un manège? Il se pourrait que la bonne humeur que les enfants y trouvent, soit aussi le signe que le ludique, autant que le poétique, relève d’une éthique, celle-là même du gai savoir, au principe de la psychanalyse. Freud n’avait-il pas déjà rapproché l’enfant joueur du poète ? Ajoutant que pour être heureux dans la vie, les enfants, eux, n’ont pas besoin de l’humour.
Comité scientifique : David BERNARD – Gwénola DRUEL – Laetitia JODEAU-BELLE – Giorgia TISCINI – Yohan TRICHET
PROGRAMME :
8h30 > Accueil des participants
9h > Présentation de la journée : Laetitia Belle, MCF-HDR, Gwenola Druel, MCF-HDR
9h30 > 10h30 • Ce que les jeux des enfants enseignent aux praticiens
Ludivine Beillard-Robert, Psychanalyste, Docteure en psychopathologie
« On dirait que je serais… »
Stévan Le Corre, Psychologue clinicien, Docteur en psychopathologie
« L’enfant et ses cachettes : plis, replis, éclipses »
Discutants : Laetitia Belle, David Bernard
10h30 > 11h Pause café
11h > 12h30 : Table ronde avec Régis Masclet, tourneur de manège,
Directeur de la Société R de fête et du site rennais Le Grand Huit dédié aux arts forains
Discutants : David Bernard, Gwénola Druel
12h30 > Déjeuner
14h > • Ateliers cliniques avec les étudiants du Master PPCP, parcours Psychopathologie
infanto-juvénile et petite enfance
• Ilona Lelleux, étudiante en Master 1 PIJPE
« Détruire, bâtir… bâtir, détruire »
• Clara Le Léannec, étudiante en Master 2 PIJPE
« Le manège, un je(u) d’enfant qui convoque le désir de l’Autre »
• Grâce Horny, étudiante en Master 2 PIJPE
« Des jeux de mots tordus : un chemin enfantin vers les codes de l’Autre »
Discutants : Philippe Lacadée, Gwénola Druel
16h > Pause-café
16h15 > Conférence de Philippe Lacadée
« Un petit jeu comme un équivalent d’un fantasme »
Philippe Lacadée est psychiatre et psychanalyste à Bordeaux, il est membre de l’ECF et de l’AMP.
Il est l’auteur notamment des livres :
« L’éveil et l’exil. Enseignements psychanalytiques de la plus délicate des transitions : l’adolescence »
(2007) et « Le malentendu de l’enfant. Que nous disent les enfants et les adolescents d’aujourd’hui ? »
(2010).
Discutantes : Laetitia Belle, Gwénola Druel
17h30 > Conclusion : David Bernard, MCF-HDR
Inscriptions ouvertes sur la plateforme Sciencesconf : https://jeuxspontanes.sciencesconf.org